top of page
Image de Ishan @seefromthesky
Original on Transparent.png

Le plateau de l'Ennedi

Le plateau de l'Ennedi situé au nord-est du Tchad est située au cœur même du Sahara. Dans cette région où les falaises de grès culminent à 1450 mètres, le vent sculpte la nature depuis des millions d’années, érigeant d’impressionnantes arches et silhouettes de pierre. Tour d'horizon d'une terre hors du temps, sauvage et indomptable !



Présentation

Le plateau de l'Ennedi, à cheval sur les zones saharienne et sahélienne du nord-est du Tchad, se situe à environ 950 km de la capitale N'Djamena. Les labyrinthes de roches érodées s'enchevêtrent au cœur de ce rempart de grès ocre, desservant une rare variété de paysages. Sa beauté naturelle autant que son histoire et la biodiversité qui y perdure ont conduit l’Unesco, en 2016, à inscrire le plateau au Patrimoine mondial de l’humanité.




Les gueltas, décrites comme des bassins d'eau semi-permanents, constituent les fleurons du plateau de l'Ennedi. À découvrir en premier lieu, la guelta de Bachikélé apparaît comme un petit éden bordé de palmiers dans le massif. Les scènes de vie y sont captivantes : les enfants du village à proximité recueillant l'eau à l'aide de récipients rustiques, les chameliers et les dromadaires qui se rafraîchissent après une longue méharée, les singes et les ânes se reposant à l'ombre des doums..



À quelques lieues de là, l'arche de Julia attire les visiteurs avec son allure insolite et gracile.



L'arche d'Aloba elle aussi est considérée comme la huitième plus longue voûte naturelle connue et la plus longue en dehors de la Chine et de l'Utah. Avec une hauteur estimé à 120 mètres, elle dépasse le célèbre Rainbow Bride et est l’une des plus hautes arches connues au monde.



Une autre étape marquante du voyage dans l'Ennedi, la guelta d'Archei que l'on a découvert lors de l'un de nos articles précédents loge dans un canyon profond. C'est le principal point de ravitaillement en eau de toute la région. Parfois, on peut y voir des centaines de dromadaires s'y abreuver. Cette guelta à l'eau saumâtre et noire constitue également un refuge pour les fameux crocodiles du Nil.



Une riche biodiversité

La présence des plans d'eau éphémères ou semi-permanents dans l'Ennedi donne lieu à la vie dans le désert. Cet oasis écologique abrite une biodiversité remarquable : plus de 525 espèces de plantes ; 199 espèces d'oiseaux utilisant ce carrefour migratoire ; une population relique de crocodiles le crocodylus suchus subsiste dans la guelta d'Archei et rassemble les derniers survivants de cette espèce dans tout le désert du Sahara. Côté mammifères, on peut citer la hyène rayée, le lynx du désert, le babouin, le blaireau à miel, la gazelle de Dorcas le mouflon à manchettes, la gazelle dorcas.. Les poissons se développent en abondance dans les gueltas et les ruisseaux.



Un haut lieu de la Préhistoire

Le vent et la température dans le Sahara sont à l'origine de l'érosion qui a formé ce massif de grès au cœur du désert. L'Ennedi a été habité depuis fort longtemps, au début par des chasseurs et des cueilleurs vers l'an 5 000 av. J.-C., puis par des pasteurs à partir de 4 000 av. J.-C. Les peintures rupestres qui jalonnent ses singularités géologiques témoignent de cette occupation millénaire. Dans les grottes à ciel ouvert se révèlent, dans une demi-obscurité, des silhouettes d’animaux peintes ou gravées sur les parois. Bœufs, chevaux, moutons, chèvres, mais aussi girafes, hippopotames et antilopes ont ici connu, voici 4000 ans, une savane fertile.



Bien que son statut d’hominidé soit depuis peu controversé par une étude, c’est dans le désert de l’Ennedi qu’en 2001, une équipe de paléontologues tchadiens et français a découvert le fossile d’un crâne humain remontant à 7 millions d’années. Le président tchadien de l’époque, Idriss Déby, baptisa ce fossile Toumaï, qui signifie “espoir de vie“.



Cette découverte a remis en cause la thèse qui fait remonter l’apparition des premiers humains plus à l’est de l’Afrique, dans la vallée du Grand Rift. Toumaï a été présenté comme le doyen bipède de l’Histoire, et le restera peut-être. Mais d’autres témoignages de la vie préhistorique dorment encore sous les sables de l’Ennedi.

Conseils pratiques pour la visite

Pour rejoindre l'Ennedi depuis N'Djamena, il vous faut passer par Abéché située à un peu moins de 10 heures de route en bus de la capitale du Tchad. Puis, en empruntant un 4x4, vous prenez la piste en direction du village de Goz-Bila, au milieu du désert. Vous atteignez ensuite la petite localité de Kalaït avant de pénétrer dans le massif de l'Ennedi. L'autre option consiste à embarquer dans un vol à destination de Faya Largeau , puis une fois sur place, de faire appel à des guides locaux pour vous accompagner vers le plateau.



Moins hostile qu'ailleurs dans l'immensité dunaire du Sahara , l'Ennedi se montre quiète et bienveillante auprès de ses visiteurs. Si ce ne sont pas les acacias, les pitons rocheux forment de petites places ombragées où s'installer pour admirer le ballet des chameliers et de leurs dromadaires. Les quelques maigres villages qui jalonnent le plateau offrent un bel aperçu de la vie pastorale locale. Les nuits se passent généralement en bivouac dans le Sahara , sous un ciel criblé d'étoiles et le signe de la convivialité.



Vous serez rarement seuls dans le massif l'Ennedi. Les Toubous, les maîtres des montagnes du Nord du Tchad , considèrent les voyageurs comme des curiosités, mais surtout comme une source de revenus sporadique dans leur vie de peuple semi-nomade. Ces pasteurs se sont acclimatés à l'environnement certes torturé, mais quelquefois chaleureux du Sahara. Ils se déplacent au gré des pâturages au sein desquels ils installent leur grande tente ronde construite en nattes de palmiers lors pendant leur séjour.


270 vues0 commentaire
bottom of page