Au cœur de l'ancienne ville de Madurai, en Inde, se trouve l'un des plus grands temples du pays: le temple de Mînâkshî (Meenakshi en anglais) dans l’état indien du sud du Tamil Nadu. Surplombant le mur de six mètres qui entoure le site et dans le centre de la vieille ville de 2500 ans, le célèbre temple est un phare pour les 15 000 pèlerins qui se pressent chaque jour jusqu'à l'État du Tamil Nadu.
Histoire
Consacré à la déesse Mînâkshî, l'incarnation de la déesse hindoue Pârvatî, c'est l'un des rares monuments religieux d'Inde à être dédié à une divinité féminine. Connue sous le nom de « déesse aux yeux de poissons » en raison de ses yeux à la forme parfaite, Mînâkshî incarne la fertilité et l'amour.
Le temple a été bâti pour la première fois en l'an 600 de notre ère par les hindous tamouls, avant d'être détruit par les conquérants musulmans au cours du 14e siècle. Il a été reconstruit tel que nous le connaissons aujourd'hui à l'initiative de Vaishvanâtha et les travaux ont duré de 1560 à 1680, mais la majeure partie s'est déroulée entre 1623 et 1660 à l'initiative de Nayak Tirumalay. D'après la littérature tamoule ancienne, elle avait été à l'origine construite par les survivants du continent disparu de Kumari Kandam, une terre mythique qui s'étendait à travers l'océan Indien.
Architecture
Le complexe du temple couvre 45 acres et est entouré par 12 tours d’entrée appelées gopurams, dont la plus haute est la fameuse tour sud qui monte à 52 mètres. Chaque gopuram est une structure multi-étages en forme de pyramide escarpée, couverte avec des milliers de statues de pierre d’animaux, de dieux, de déesses et de démons peints de toutes les couleurs de l’arc en ciel. Le temple n’a pas toujours été si vivement peint. La structure originale était probablement en granit non peint. Puis les gens ont commencé à peindre les sculptures parce qu’ils voulaient que le temple soit coloré lors de grands événements et festivals.
Il y a plusieurs sanctuaires à l’intérieur du complexe dédié à la déesse Mînâkshî, son époux Shiva et leur fils, le dieu éléphant Ganesh. Les deux sanctuaires Mînâkshî et Shiva (aussi appelé Sundareswarar) ont des tours en plaqué or dont les sommets peuvent être vus d’une grande distance. Il y a aussi un réservoir d’eau sacrée, plusieurs salles et d’innombrables mandapas. Il y a un nombre stupéfiant de sculptures et de statues de dieux guerriers, de chevaux, de scènes de bataille, et même de personnages de la puissante épopée indienne Mahabharata disséminées dans le complexe. On estime à 33 000 le nombre de sculptures du temple.
Le temple de Mînâkshî est pour de nombreuses personnes du sud de l'Inde ce que le Taj Mahal est au nord de l'Inde. Une multitude de pèlerins se rendent sur le site pour méditer, se joindre aux prières des prêtres brahmanes résidents et se baigner dans des bassins ornés de fleurs de lotus dorées, réputés pour porter chance à ceux qui s'y immergent.